lundi 19 novembre 2012

Mémoires d'un confident - Corinne Ergasse




Voici un livre pour le moins original ou le narrateur est... un meuble. Plus exactement un confident, ce sont ces sièges avec un double fauteuil en forme de S.



Et oui si les meubles pouvaient parler ils auraient tant de choses à nous raconter. Notre confident à peine né dans un atelier parisien rejoint le boudoir de Charlotte Picquart. Son mari Auguste travaille à un immense projet de reconstruction de Paris avec un certain Baron Haussmann.
Proches de l'empereur Napoléon III, la bonne fortune leur sourit, et Auguste se laisse tenter par la carrière politique. Les évènements et émeutes de la Commune viendront mettre un frein à tout cela.
Julie, leur fille, artiste peintre, côtoiera Manet et Monet, son fils Frédéric, journaliste couvrira l'affaire Dreyfus et se liera d'amitié avec Marcel Proust. Lui même aura deux deux fils qui connaîtront l'horreur de la guerre des tranchés.
C'est ainsi l'histoire de 4 générations que le confident nous raconte.

J'ai reçu ce livre grâce à l'opération Masse critique de Babelio. Je l'ai choisi pour son sujet, car cette partie de l'Histoire, du second empire jusqu'à la première guerre mondiale, est une période que je connais mal, m'intéressant le plus souvent au Moyen âge, la Renaissance ou à l'époque de Louis XIII jusqu'à Louis XVI.
J'étais très contente de m'ouvrir à autre chose grâce à la plume de Corinne Ergasse, romancière, spécialiste du XIXe siècle français.

Nous suivons l'histoire de la famille Picquart et en même temps les évènements marquants de cette époque, pour la France, le tout commenté par les meubles, car le confident n'est pas le seul doué de paroles, tous les meubles conversent et commentent, se lient entre eux, voir même tombe amoureux. Le narrateur lui-même éprouvera une tendre inclination pour une console, Il s'opposera farouchement à la bibliothèque lors de l'affaire Dreyfus et la montée de l'antisémitisme.

Dans ce roman, on côtoie également Napoléon III et l'impératrice Eugénie, Marcel Proust, Emile Zola, la famille Dreyfus, Manet et Monet...
Se déroulant presque intégralement à Paris le récit nous emmènera tout de même brièvement à Giverny chez Monet.
 
J'ai trouvé ce roman intéressant, la lecture en est vraiment aisée et le style très agréable.
J'ai toute de même trouvé que parfois on reste un peu extérieur aux évènements, ce qui semble en parti voulu car bien sur le narrateur, est cantonné dans une seule et même pièce, ne sort jamais et peut donc louper certaines conversations ou évènements qui auront lieu dehors ou dans une autre pièce.

J'ai appris pas mal de chose cette époque que je connais peu, mais j'aurai aimé parfois un peu plus de descriptions. Les portraits des différents protagonistes et même des meubles qui sont ici des personnages à part entière sont à peine esquissés.
Mais ce n'est que détails car au final j'ai passé un agréable moment de lecture.

Un grand merci à Babelio et les éditions Calleva pour cette lecture intéressante.





 

jeudi 15 novembre 2012

Une place à prendre - J.K. Rowling



A moins d'habiter sur Mars, je pense que vous savez tous que J.K. Rowling, l'auteur du célébrissime Harry Potter (est-il encore besoin de le préciser ?) à sorti récemment une place à prendre, un nouveau roman aux antipodes des aventures de notre petit sorcier préféré (c'est le moins que l'on puisse dire).

Lorsque j'ai reçu la proposition de Priceminister pour les matchs de la rentrée littéraire, je n'ai pas longtemps hésité pour choisir ce titre qui me rendait curieuse.
Première constatation, c'est un énorme pavé, deuxième constatation, on ne risque pas de le louper avec cette couverture flashy, d'un goût discutable.

Cela a été dit et redit, rien à voir avec Harry Potter, c'est noté, je comprends parfaitement qu'elle ait envie de faire autre chose et j'entame ma lecture avec un à-priori plutôt positif.
Hélas, j'ai vite déchanté, je dois même avouer que je n'ai tout simplement pas réussi à aller au bout de cette lecture.

L'histoire est la suivante : Barry Fairbrother, un notable de Pagford, une petite bourgade au sud de l’Angleterre, meurt subitement d'une hémorragie cérébrale, laissant son poste vacant. Cela va semer la zizanie parmi les autres habitants.

Je ne rentrerai pas dans le détail des personnages du roman, car il y en a trop, beaucoup trop à mon goût. Cela a été un des gros points noirs du roman pour moi, car j'étais le plus souvent perdue dans cette multitude de personnages, n'arrivant pas toujours à les resituer instantanément. Cela a rendu ma lecture assez pénible, je dois dire.

Les chapitres sont courts, le style est percutant, ça j'aime bien. Mais le langage est vraiment cru et et cela m'a gênée car c'est quelque chose que je n'apprécie pas du tout.
De plus, on nous promet de l'humour noir, mais dans "humour noir", il y a quand même le mot humour, hors à aucun moment je n'ai esquissé ne serait-ce qu'un sourire, bien au contraire, l'ambiance est pesante.

Finalement, perdue entre les personnages, rebutée par un langage cru, je me suis rendue compte que cette histoire ne m'intéressait pas le moins du monde, j'ai alterné des moments d'agacement et des moments d'ennui, avant de jeter l'éponge à regret.

J.K. Rowling nous faisait rêver avec Harry Potter, je pense que j'en resterai là en ce qui me concerne. Cette autre facette de son talent d'auteur ne me correspond pas du tout.

Merci à Priceminister de m'avoir permis de découvrir ce titre, je suis très contente (malgré ma critique négative) d'avoir pu me faire ma propre idée de ce roman.

Puisqu'il faut attribuer une note, je mets 5/20.



Et j'ai partagé cette lecture sur livraddict pour une lecture commune organisée par Lou Lit La.

samedi 10 novembre 2012

Les Chroniques de McKayla Lane tome 2 : Fièvre rouge - Karen Marie Moning



Voici le second volume des aventures de McKayla Lane, sous la plume de Karen Marie Moning, qui s'est faite une spécialité de la fantasy urbaine.

Pour un petit rappel du tome 1, Fièvre noire, je vous renvoie vers mon précédent billet, et s'agissant d'un tome 2, la suite peut contenir quelques spoiler sur le tome 1, difficile de l'éviter.

La vie de McKayla Lane a changé du tout au tout depuis son arrivée à Dublin, exit la fille blonde du sud, toujours vétue de pastel et menant une vie de farniente rempli de futilités, la voici brune, tenue de camouflage sombre et préoccupée de sauver sa peau.
C'est la mort de sa soeur Alina, sauvagement assassinée le déclencheur de tout cela. Ayant appris que sa soeur lui cachait une partie de sa vie, elle a également découvert l'existence des ombres, des faës, ces être maléfiques qui vivent parmi nous, du pouvoir qu'elle possède sur eux, notamment la capacité de les voir et des les immobiliser en les touchant. Ca plus le fait qu'elle et sa soeur ont été adoptées, ça commence à faire côté révélation.
Dans sa quête de vengeance elle fait équipe avec un certains Barrons dont on ne sait pas grand chose si ce n'est qu'il est mystérieux,  énigmatique et sexy (important, n'est-ce pas ?), mais là, la plupart du temps pour lui venir en aide.

Mac a découvert les projets du Haut Seigneur qu'elle soupçonne d'être l'assassin de sa soeur, mais il faudra aussi compter avec d'anciens ennemis qui n'ont pas dit leur dernier mot.

Le personnage de Mac évolue dans ce second volume, elle a finalement en parti renoncé à sa vie d'avant et ne veut que la vengeance.
Sa relation avec Barrons évolue également, un lien se tisse entre eux, on les sent plus sur un pied d'égalité ce que j'ai beaucoup apprécié.
Le personnage de Barrons reste énigmatique, mais je l'ai mieux aimé dans ce second volume, il devient plus attachant malgré tout et je trouvais les descriptions de son physique avantageux tout au long du premier tome un peu exagérées.

Pendant que je lisais ce livre il se trouve que j'ai regardé un reportage sur Gilles de Rais (compagnon de Jeanne d'Arc, surtout connu pour être devenu un tueur d'enfants et avoir inspiré le personnage de Barbe bleue, même si tous les historiens ne sont pas tous d'accord)
Lors de cérémonies mystiques sacrificielles, Gilles de Rais invoquait le démon Barron, qui se présentait sous la forme d'un beau jeune homme, avec l'espoir d'obtenir la pierre philoosphale et la richesse.
C'est intéressant non ? Karen Marie Moning s'est-elle intéressée à la démonologie du Moyen-âge où n'est-ce qu'une coïncidence (je penche pour le premier).
  
Le père de Mac tentera bien de la faire rentrer, par contre je trouve la ficelle de l'adoption un peu grosse, de nos jours, des parents qui ont adoptés croient-ils encore qu'ils pourront ne rien dire et que ça ne se saura jamais ? Et que la meilleure solution est de mentir ? Enfin j'imagine que c'est bien pratique pour un auteur, mais c'est un peu du déjà vu et revu.

Mac découvre également qu'elle n'est pas la seule à posséder ce genre de pouvoir, mais acceptera-t'elle d'accorder sa confiance ?

Le contexte de de Dublin et de l'Irlande finalement est assez peu exploité (on finira par le savoir qu'à Dublin il pleut tout le temps), c'est plus l'univers de ombres qui s'étend qui est mis en avant dans ce volume.

Le récit est à la première personne, c'est Mac qui nous relate son histoire et j'aime bien ce genre de narration qui nous rend proche du personnage.
 
Et alors qu'en ais-je pensé ?
J'ai beaucoup aimé ce livre que j'ai lu assez rapidement, le style est vraiment efficace et l'histoire prenante.
J'ai un peu moins aimé la fin et certains détails, mais je me suis précipitée acheter le tome 3.

La relation entre Mac et Barron est vraiment intéressante, et bien sur on se pose plein de questions sur lui, j'espère que nous aurons des réponses.
C'est donc une lecture vraiment distrayante sans être révolutionnaire, mais tout de même assez addictive.

J'ai reprise sur livraddict les LC pour cette série, voici les billets des blogueuses qui se sont joint à moi (et merci de votre participation) :
Stellabloggeuse
Nefertari
Sokitty
Liçou10
Katalyn
roselia11 

Et je vais lancer LC pour le tome 3 dans la journée.

dimanche 4 novembre 2012

La couleur des sentiments - Kathryn Stockett



De son titre original, The Help, ce roman est paru en 2009 et traduit en France en 2010.
Son auteur Kathryn Stockett est originaire de Jackson dans le Mississippi et c'est d'ailleurs là qu'elle a situé l'histoire de ce roman, s'inspirant de sa propre enfance.

Nous sommes dans les années 60 au Mississippi, époque de la ségrégation raciale, même si la voix de Martin Luther King commence à se faire entendre.
L'histoire suit le quotidien de Aibileen et Minny, deux bonnes noires travaillant pour des familles blanches.
Elle s'occupent de tout l'entretien de la maison, de la cuisine et également pour Aibileen, s'occupe des enfants avec dévouement et affection.
Minny qui a bien du mal à ne pas être insolente se retrouve une nouvelle fois sans emploi et de plus accusée injustement de vol.

Pour certaines familles une bonne noire n'est pas vraiment comme un être humain, ceci révolte la jeune Skeeter, issue d'une famille blanche, elle vient tout juste de finir ses études et est bien décidée à devenir écrivain plutôt que de trouver un mari (ce qui désole sa mère), elle décide d'écrire un témoignage sur la vie des bonnes.
C'est ainsi qu'entre Skeeter, Minny, et Aibileen petit à petit un lien d'amitié va se créer.

Aibileen est un personnage que j'ai beaucoup apprécié, très marquée par le décès de son fils, elle continue sa vie courageusement, prenant à coeur son travail et surtout son rôle de nounou. Elle craint toujours ce moment ou les enfants blancs qu'elle élève finissent par penser comme leurs parents et voir la personne à travers sa couleur. Lorsque Skeeter lui propose de témoigner pour son livre, elle refuse tout d'abord, effrayée des conséquences et de ce que les blancs pourraient lui faire si cela se découvrait, mais finalement elle se sent comme un devoir de le faire.

Minny est un personnage au caractère bien trempé qui a du mal à conserver un travail car elle ne peux s’empêcher de répondre et dire ce qu'elle pense, ce qui est évidemment très mal vu dans une famille blanche. une seule personne la fait taire, son mari de plus en plus violent avec elle. Elle essaye tant bien que mal de faire vivre sa nombreuse famille et s'investira également dans le projet du livre pour que la vérité soit enfin dite sur la vie des noires.

Skeeter est celle qui veut faire bouger les choses, ce qui ne sera bien sur pas sans conséquence. Elle reste très naïve je trouve et finalement assez passive dans sa vie. Elle a bien du mal à se libérer de son passé et de sa mère et cherche à savoir ce qu'est devenue Constantine, la bonne qui l'a élevée et qui est parti sans prévenir. Elle sait qu'on lui cache quelque chose.

Que serait une histoire sans son méchant ou sa méchante, ici ce rôle est incarné par une jeune blanche, amie de Skeeter à l'origine mais qui s'avère bien vite être opposée à tous les droits des noirs, les traitant avec mépris, ce qui ne l'empêche pas d'employer une bonne, ce que je trouve paradoxal, mais certainement symptomatique de cette époque.
Seulement la bonne doit avoir des toilettes séparées, mettre ses couverts et son verre à part... par peur des "maladies des noires". On en rirait presque, si ce genre de chose n'avait pas réellement existé.

Il y a également la nouvelle patronne de Minny, une blanche pulpeuse au physique de Marylin Monroe, avec une cervelle de petit pois et gaffeuse, mais que j'ai finalement trouvée terriblement attachante.

Le contexte du Mississippi ségrégationniste des années 60 est bien sur omniprésent, ce n'est pas une leçon d'histoire mais plutôt une représentation de la vie quotidienne de cette époque avec toutes ses injustices.

les femmes sont au coeur du récit de ce roman chorale et au fil des chapitres, la narration passe de Aibileen à Minny et Skeeter, ce qui permet de voir l'histoire évoluer de leurs trois points de vue.

Ce livre a été également pour moi une première expérience, celle du livre audio. On peut constater depuis quelques temps déjà l'essor de ce genre, au travers des audiolib. Au départ je n'étais pas très intéressée et puis finalement j'ai eu envie de tester une fois. J'avais quand même un a priori négatif, peur que ce soit barbant, peur de décrocher rapidement.
Comme j'habite à la campagne, j'utilise ma voiture tous les jours, la plupart du temps des trajets relativement courts, et c'est donc dans ma voiture que j'ai testé mon premier audiolib. La couleur des sentiments m'a accompagnée lors de mes trajets quotidiens pendant plusieurs semaines et ce fut un vrai bonheur. J'ai été vraiment surprise par la qualité de la lecture et de l'interprétation. Trois lectrices différentes prêtent leur voix aux personnages et cela a renforcé encore plus je crois l'attachement que j'ai ressenti pour eux. A aucun moment je n'ai trouvé la lecture, enfin je devrais plutôt dire l'écoute, ennuyeuse, bien au contraire j'étais captivée.

Et donc ce livre a vraiment été un gros coup de coeur. Les personnages sont terriblement attachants, la reconstitution de la vie quotidienne de l'époque plutôt réussie et j'ai parfois eu du mal à concevoir à toutes ces lois ridicules séparant les blancs et les noires.
J'ai particulièrement apprécié Aibileen qui m'a beaucoup touchée. Et j'aurai voulu secouer Skeeter par moment pour son inaction. La fin m'a un peu déroutée (je n'en dirai pas plus) et j'étais triste de quitter la ville de Jackson.

J'ai d'ailleurs tenu à prolonger l'histoire en visionnant le film adapté du roman, sorti en 2011 aux Etats Unis et distribué par les studios Disney.




Je l'ai beaucoup apprécié également même si quelques points différent inévitablement, notamment dans le caractère de Skeeter qui est plus dynamique. La fin également est amenée différemment, mais cela ne m'a pas forcément déplu.
C'était en tout cas une agréable soirée télé et une belle adaptation.

jeudi 1 novembre 2012

Un évèque en toute bonne foi - Francis Deniau et Frédéric Teulon



Comment peut-on être évêque aujourd’hui ? Avec le recul que donnent des années d’expérience en tant que prêtre, aumônier d’étudiants, vicaire général, curé puis évêque, Francis Deniau répond sans concession ni faux-semblant aux questions graves et complexes que se posent les femmes et les hommes de notre temps, croyants ou non, sur des sujets aussi variés que la science et l’éthique, le couple, la famille, ou encore l’économie et le monde du travail.
Avec conviction et sincérité, il aborde également les questions délicates et parfois polémiques posées à l’Église : le célibat des prêtres, le rôle du pape, celui des laïcs, le scandale de la pédophilie, la nécessité de réforme au sein de l’Église, le dialogue entre les religions. Mgr Deniau, évêque de Nevers, pose un regard lucide – bienveillant mais pas complaisant – sur son Église, donne des pistes pour mieux la comprendre… et lui rendre la place qui lui revient dans notre société à la recherche d’une spiritualité qui existe bel et bien, mais qu’elle semble ne plus voir.


Ce livre a été écrit par l'ancien évêque de Nevers (à la retraite depuis l'année dernière) et que j'ai la chance d'avoir rencontré à plusieurs reprises.
Il m'a d'ailleurs gentiment dédicacé ce livre à l'occasion de la naissance de mon fils.
D'habitude je n'aime pas du tout les livres qui traite de fait de société, mais j'ai fait une exception et je ne le regrette vraiment pas.
Les sujets abordés sont intéressant et donne un éclairage moderne aux problèmes de l'église d'aujourd'hui.
Sans langue de bois et de façon très intelligente, l'auteur nous livre sa vision des choses.
un livre qui m'a apporté et m'a fait réfléchir.

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